Après la série Le Bazar de la Charité que j’avais beaucoup aimée, Alexandre Laurent nous propose une série fondée sur le même principe toujours aussi excitant de suivi de plusieurs personnages principaux fictifs liés par un même événement historique. L’ajout d’un quatrième personnage principal - comparé au Bazar de la Charité - n’est que plaisir. L’intrigue s’en trouve enrichie d’un point de vue supplémentaire.
Les plus : les décors, les costumes, l’intrigue multiple et à rebondissements, la distribution et les jeux d’acteurs.
Les moins : le point négatif majeur concerne le langage des personnages. En effet, l’histoire se déroulant en 1914, on s’attend à voir des personnages s’exprimant dans un Français de l’époque. Or, le langage utilisé est malheureusement celui actuel et n’est même pas soutenu par moment. Cela dénote vraiment à mon goût et ternie de manière dommageable le réalisme. Un autre anachronisme, plus spécifique cette-fois, peut être retrouvé lors de l’une des scènes de combat du dernier épisode : un soldat chante La Strasbourgeoise avec l’air contemporain qu’on lui connaît, mais qui n’existait alors point en 1914.
Un autre point négatif, à mon avis, est celui de l’attitude le soeur Agnès vis-à-vis du soldat allemand. Cette dernière est peu réaliste, voire « gnangnan » par moments.
En effet, il est très difficile de croire qu’une religieuse, qui a déjà prononcé ses vœux depuis longtemps, remette en question ces derniers aussi subitement, avec les actes posés qui s’ensuivent.
Un autre manque de réalisme touche une des dernières scènes :
lorsque Marguerite s’en va rejoindre son fils blessé, et qu’elle se fait elle-même toucher, les Allemands n’arrivent ensuite pas vers eux. De plus, alors que, quelques secondes auparavant, tous les soldats français se repliaient, plus de la moitié blessés, un bon nombre arrive à leur rescousse « comme par hasard » pile pour au bon moment pour protéger la mère et son fils. Qui plus est, les autres ambulancières qui ne comptaient pas du tout aller sur le front quelques minutes plus tôt et qui se trouvaient donc à plusieurs centaines de mètres de la scène, accourent aussi.
De manière, générale, cette série est à voir bien qu’elle aurait pu être perfectionnée.